Où est le soleil ?

Caché derrière un nuage.

Certes cette année, il est tombé dans le jardin comme un météorite provenant du fond de la galaxie, laissant des éclats fortement lumineux pour chaque jour du calendrier depuis votre printemps.

La mode malgré tout vous poursuit dans les magazines entre les articles sur les régimes, pour perdre le sens de la nourriture jusqu'aux vacances d'été, et les autres articles sur votre épilation, pour perdre encore quelques poils de façon définitive ou temporaire. C'est la saison, et l'on parle de teinte, comme si votre peau était un caramel qui devait suivre les tendances, les couleurs, les diktats des yeux des autres. 

Ainsi sous le soleil, loin de l'eau en sortant à peine de votre mer vacancière, juste de votre lac local ou pire encore de votre large bassine d'eau fraîche, vous chauffez au soleil. Pour les amatrices de cuisine, vous cuisez déjà au "petit filet", ce moment où votre caramel n'a pas changer de couleur mais en s"épaississant des fils fins apparaissent, non pas les cloques, pas encore, donc des minuscules bulles.

Puis les gros fils du "gros filet", vous sentez sa chaleur monté, vous êtes en bikini ou simplement nue. De belles bulles de mélanine se mettent en action pour donner une teinte, pour protéger votre peau, consciemment ou non. Car s'exposer au soleil est dangereux pour vous, pour nous. L'être humain ayant perdu au fur et à mesure de son évolution, sa fourrure, donc ses poils, sa peau brûle au soleil. Oui vous rigolez déjà ! il prend des coups de soleil. Oui le temps de lire cet article, je suis déjà rouge, car mon parallèle serait plutôt celui du homard. Avec des coups de soleil, et sans le divin plaisir des aromates et de l'iode à déguster.

Encore un peu de soleil pour le "petit boulé" et le "gros boulé", le moment où vous vous raidissez sur votre transat, brûlante, chauffée à blanc, où le caramel fait des petites puis des grosses bulles, tournant avec votre cuillère en bois. La teinte va venir soudainement. Alors ici ajouter votre crème fraiche et vous obtiendrez un caramel liquide, savoureux et doucement brun.

Mais sur vous avant la brûlure, vous aurez appliquer la crème solaire, une belle protection en spray ou en liquide bien collant suivant les marques. Protégez-vous car le canacer guette parfois derrière le soleil trop gourmand, derrière votre propre gourmandise.

Ah j'avais oublié, il existe du soleil en capsule, avec ces publicités qui fleurissent dans les magazines, avec des corps impeccablement grillés, teintés, en harmonie parfaite avec le maillot blanc en contraste. C'est beau, une belle peau bronzée ! Mais est-ce vraiment les capsules qui donne ce goût, pardon, cette chatoyante brillance de caramel à votre épiderme ?

Profitez du soleil, dégustez avec modération, et choississez la couleur qui va avec vos yeux, dans le miroir, délicatement, subtilement. Avec votre mode aussi !

Bises sur cette épaule, parfaitement nude, qui va changer de couleur avec l'été, doucement...

Nylonement

Partir le dimanche soir ...

Quand vous avez connu le plaisir de rentrer avec envie, avec un bouquet de fleurs, en bas des six étages avec escaliers, pour rejoindre votre amour, dans ce studio hors de prix, mais avec une vue d'exception sur les toits de Paris. Cahque vendredi soir est un plaisir plus intense, plus bouillonnant en vous, car le téléphone ne suffisait pas, l'internet n'existait pas. Je montais quatre à quatre vers son parfum, en tenant la rampe de bois verni, huilé de cire, en passant par les parfums de cuisine de chaque étage, asiatique au troisème, rôti de veau au cinquième, et enfin là sa porte dans un recoin de couloir. Le craquement du bois, son parfum arrivant à moi dans l'ouverture douce de cette porte, dernier rempart entre elle et moi.

Amoureux, le week-end était repas, ballade, parfois shopping, de longues discussions, des silences aussi, des vêtements froissés aussi. Soleil ou pluie le week-end était millimétré par le temps, celui qu'il restait avant de repartir. Loin pour le travail, en province.

Et là le dimanche soir, soudain, c'était descendre à la mine, un goufre que cet escalier, dans le noir, vers le bas, vers le froid l'hiver, sans se retourner sinon sur des larmes. Chaque semaine, je souffrais, inconditionnellement, nous souffrions de cette rupture, de nos chairs séparées.

Alors parfois à mi-chemin, je reprenais l'autre sens, je frappais pour dormir une nuit de plus avec elle, des minutes glanées comme une gourmandise, juste pour rester coincé, blotti l'un contre l'autre sous la couette, près de son pull soyeux, ou de sa chemise de nuit en satin. Etre avec elle, dans son parfum, encore quelques heures.

Mais au matin, il fallait ne plus réfléchir, dans le noir, dans la nuit, partir ...

Partir de bon matin ... en rêvant à elle. 

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